Italo Calvino, Les villes invisibles
Un classique à lire absolument !
L’ambassadeur Marco Polo décrit à l’empereur Kublai Kan, reclus dans son palais, les villes qu’il traverse lors de ses voyages.
L’auteur utilise la structure du dialogue entre les deux protagonistes pour exposer sous forme de poèmes sa vision de villes fantastiques. Ces fragments poétiques sont classés selon des thèmes récurrents tout au long du livre « les villes et le désir », « les villes et le nom », « la villes et la mémoire »…
Les villes oniriques que l’auteur nous fait découvrir font étrangement échos à l’expérience que chacun peut faire des villes contemporaines aujourd’hui.
Dans ce livre, rien n’est ce qu’il n’y paraît au début, une image en cache toujours une autre. Le prince tente de comprendre de quoi sont faites les villes de son royaume. Mais Marco lui expose sans cesse des éléments mouvants dont on ne sait pas quand ils naissent, quand ils meurent, s’ils sont singuliers ou semblables aux autres, s’ils sont réels ou rêvés. Ce sont des villes qui acquièrent un visage différent selon le point de vue adopté. Plongé dans ce monde fantastique le lecteur est donc confronté à la difficulté de définir ce qu’est la ville.
Un savoureux sentiment naît de la lecture de ce livre, on s’y replongerait volontier au hasard des pages pour y redécouvrir ces fragments d’expérience du voyageur dans ces villes fantastiques.
Le nouveau numéro du magasine Urbanisme présente ce mois-ci un article sur le livre Les villes Invisibles d’Italo Calvino.
C’est une bonne occasion de lire ce classique et de le faire entrer en résonance avec l’aménagement urbain contemporain.
» Que représentent la ville pour nous, aujourd’hui ? Je pense avoir écrit une sorte de dernier poème d’amour aux villes, au moment où il devient de plus en plus difficile de les vivre comme des villes. Nous nous approchons peut être d’un moment de crise de la vie urbaine, et Les villes invisibles sont un rêve qui naît au coeur des villes invivables. » Italo Calvino