Territories in Crisis – Book launch

Book launch & discussion
Cristina Bianchetti and Elena Cogato Lanza

with Gioacchino Garofoli, Vincent Kaufmann, Luca Ortelli, Luca Pattaroni and Paola Viganò

Monday April 4, 2016, 17h30
Project Room, SG building, EPFL

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La crise européenne actuelle est aussi une crise de la ville européenne. Les insécurités économiques, sociales et politiques ont changé notre perception des territoires, des institutions, des formes d’habitat et ont drastiquement affaiblit les interactions complexes au sein de l’Europe. Elles ont aussi compromis le remodelage de notre paysage physique. Pourtant, la crise génère aussi de nouvelles opportunités – pour la transformation urbaine, les pratiques urbains et les diverses formes de participation.

Basé sur des cas d’étude en Italie, France, Espagne, Belgique et Suisse, Territories in Crisis décrit les innombrables challenges auxquels font face les villes européennes d’un point de vue historique, sociologique, et économique et les met en relation avec des formes d’urbanité existantes ou potentielles. Territories in Crisis cherche à développer un nouveau cadre européen for l’architecture et l’urbanisme en temps de crise.


Italo Calvino, Les villes invisibles

Un classique à lire absolument !

L’ambassadeur Marco Polo décrit à l’empereur Kublai Kan, reclus dans son palais, les villes qu’il traverse lors de ses voyages.
L’auteur utilise la structure du dialogue entre les deux protagonistes pour exposer sous forme de poèmes sa vision de villes fantastiques. Ces fragments poétiques sont classés selon des thèmes récurrents tout au long du livre « les villes et le désir », « les villes et le nom », « la villes et la mémoire »…
Les villes oniriques que l’auteur nous fait découvrir font étrangement échos à l’expérience que chacun peut faire des villes contemporaines aujourd’hui.

Dans ce livre, rien n’est ce qu’il n’y paraît au début, une image en cache toujours une autre. Le prince tente de comprendre de quoi sont faites les villes de son royaume. Mais Marco lui expose sans cesse des éléments mouvants dont on ne sait pas quand ils naissent, quand ils meurent, s’ils sont singuliers ou semblables aux autres, s’ils sont réels ou rêvés. Ce sont des villes qui acquièrent un visage différent selon le point de vue adopté. Plongé dans ce monde fantastique le lecteur est donc confronté à la difficulté de définir ce qu’est la ville.

Un savoureux sentiment naît de la lecture de ce livre, on s’y replongerait volontier au hasard des pages pour y redécouvrir ces fragments d’expérience du voyageur dans ces villes fantastiques.

Le nouveau numéro du magasine Urbanisme présente ce mois-ci un article sur le livre Les villes Invisibles d’Italo Calvino.
C’est une bonne occasion de lire ce classique et de le faire entrer en résonance avec l’aménagement urbain contemporain.

 » Que représentent la ville pour nous, aujourd’hui ? Je pense avoir écrit une sorte de dernier poème d’amour aux villes, au moment où il devient de plus en plus difficile de les vivre comme des villes. Nous nous approchons peut être d’un moment de crise de la vie urbaine, et Les villes invisibles sont un rêve qui naît au coeur des villes invivables. » Italo Calvino


Vivre dans le périurbain

« Un journal hebdomadaire de la capitale a consacré un article qui se référait explicitement au monde périurbain de ce pays en relevant sa « mocheté » (Télérema n° 3135). Nous avons compris, bien sûr, que l’usage de l’adjectif « moche » renvoyait, pour ce journal humaniste, à une provocation destinée à remuer les consciences assoupies, trop habituées à vivre au milieu de ces enseignes publicitaires, bâtiments commerciaux informes, couleurs criardes, ronds-points, hypermarchés, etc. Mais nous avons aussi été troublés par ce jugement de classe qui faisait de notre zone périurbaine un monde évaluable à la seule mesure esthétique de leur monde à eux. Qui sont-ils ces journalistes centralisés pour décréter la laideur de notre périurbanité ?Qui sont-ils pour porter ce jugement qui, en suggérant de raser notre cadre de vie pour reconstruire je ne sais quel Eden, le rend indigne d’être étudié comme une tribu amozonienne ou une secte dangereuse ? »

Cet extrait est tiré d’un  petit livre (un tout petit livre qui se lit en moins d’une heure) écrit par le journaliste Eric Chauvier. En réaction à un article paru dans Télérama, il a consigné ses impressions de sa vie périurbaine au travers de quelques mots-clefs décrivant les évènements de son quartier. Sur un ton littéraire et philosophique, il nous propose un  point de vue de l’intérieur, de ces quartiers que l’on se plaît à décrier.